• " Il est temps, dit-elle, de faire la différence entre le vampire de Bram Stocker et Vlad Tepes. Nous sommes de la dynastie des Besaraba qui règne depuis près de 1200 ans en Roumanie. Les Besaraba ont donné leur nom à cette province de Roumanie, la Besarabie, ainsi que 46 princes régnants dont le troisième était Vlad Tepes!
    Ma famille a eu deux branches, celle des Danesti et des Draculesti.
    Tout ce qui est dit à propos de Vlad est un tissu de contresens. Par exemple, on prétend que l'on met des numéros à nos gouvernants, Vlad Ier, Vlad II, Vlad III, comme on le faisait pour les rois de France. Or, c'est entièrement faux, nous ne numérotons pas nos rois, nous leur donnons des surnoms: Vlad l'Empaleur, Vlad le Moine, Vlad le Beau.
    Autre erreur à rectifier. On parle de Dracula, mais ce mot n'existe pas en roumain ; on emploie le mot de " Draculea " qui veut dire " fils de ", donc fils de Vlad Dracul.
    On n'avait jamais fait de parallèle entre le Dracula du roman et le personnage réel de Vlad l'Empaleur avant les années 70 où parut le livre " In Search of Dracula " de Florescu et Mc Nally. Même dans les années 30, lorsque le film de l'universal avec Bela Lugosi est sorti, personne n'avait jamais fait un tel rapprochement.
    On fait de Vlad Tepes un être sanguinaire pour une raison très simple, c'est que ses exploits ont marqué les esprits à un tel point que l'on a fini par exagérer la portée de ses actes véritables. Il faut savoir qu'après des décennies de tentatives turques pour s'emparer du territoire, Vlad fut le premier, avec un nombre de combattants inférieur à celui de ses adversaires, à mettre les turcs en fuite ; et ce que l'on sait moins, ou que l'on a pas compris, c'est que l'empalement était déjà une pratique courante. Les armes de l'époque, il faut s'en souvenir, étaient des lances, des sabres, des épées ; en somme des armes tranchantes qui ne faisaient rien d'autre qu'empaler ! Mais l'imagination s'est laissée déborder à propos du nombre des victimes supposées et sur la façon dont elles l'ont été.
    Ainsi, lorsque l'on parle du massacre de 25 000 victimes turques, il faut savoir qu'en fait Vlad, qui ne disposait que de 12 000 soldats, a inventé la guerre psychologique. Il a cherché ce qui pourrait faire reculer les Turcs pour éviter une confrontation qui lui serait fatale, étant donné la disproportion entre le nombre de ses soldats et celui de ses adversaires. Il a appris que la chose la plus horrible pour un musulman était de voir profaner un cadavre. Vlad a donc utilisé cette crainte pour effrayer ses ennemis. Contrairement à la légende, Vlad l'Empaleur n'a jamais empalé de gens vivants, mais il a joué avec le tabou suprême qui effrayait les Turcs " l'empalement de cadavres ", car dans la religion musulmane le cadavre est sacré et sa profanation interdite. Afin d'intimider le sultan et d'effrayer ses troupes, Vlad a donc donné l'ordre d'empaler tous les soldats morts abandonnés sur le champ de bataille. Lors d'une première attaque de troupes turques, il a donc fait empaler la première vague d'attaquants tués, et lorsque la seconde vague est arrivée, ce fut pour elle la consternation de trouver des milliers de cadavres empalés, et les troupes turques ne purent que rebrousser chemin, horrifiée devant une forêt de corps empalés.
    Vlad avait compris que la meilleure façon d'être respecté était de faire régner la peur. politique qu'il appliqua sur son propre territoire, envers ses propres sujets. Ainsi, l'histoire du gobelet d'or sur la margelle du puits de chaque village est vraie! Il y avait bien un gobelet d'or sur chaque fontaine, chaque puits mais personne ne les a jamais volés car Vlad promettait de punir par la mort tous les gens qui se trouveraient à proximité de la fontaine ou du puits au moment où le gobelet d'or serait volé. Ce qui était une excellente menace empêchant un quelconque vol.
    Contrairement à ce que l'on raconte un peu partout, ce n'est pas Vlad l'Empaleur qui a créé snagov, mais son père. Et les fouilles archéologiques qui ont été faites en 1933-1934 l'ont été par ma famille, par mon père et mon grand-père. On y a trouvé la bague de Draculea avec ses armes, son sceau. Vlad Tepes a fait reconstruire Poenari, il a vécu à Tirgoviste, mais il ne n'est jamais allé s'installer dans d'autres villes; peut-être les a-t-il seulement " traversées " ?
    D'autre part, il n'a pas été contraint de renoncer à la religion orthodoxe, il est devenu catholique parcequ'il voulait épouser la soeur de Mathias Corvin qui était catholique. C'est là la vraie raison de sa conversion au catholicisme.
    Quand à la haine des Turcs elle s'explique ainsi: un jour il fut invité par les Turcs, en tant que prince de Valachie, or, au lieu d'être accueilli par ses hôtes avec les honneurs dus à son rang, on lui a mis les fers aux pieds, et on l'a jeté dans un cachot sans ménagement. Ainsi, il s'est senti à la fois trahi et humilié, et c'est une chose qu'il n'a jamais pu ni oublier, ni pardonner. "

    Conclusion de la princesse:
    " Ce n'est pas la peine d'enfumer le diable, il est déjà assez noir !"


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  • Dracula, une légende. Mais bien avant la légende, fut le prince Vlad Dracul: son nom demeure une tache infamante, aussi bien en Roumanie que dans les pays limitrophes, car il aurait commis les crimes les plus atroces que l'Histoire ait jamais connus.

    Dracula acquit une gloire bien supérieure à celle que pouvait lui octroyer sa position dans le monde politique de son époque, période particulièrement rude ou résonnait le fracas des armes en permanence. C'est lui qui inventa les " forêts d'empalés " qui longeaient le bord des chemins sur des kilomètres pour accueillir ses ennemis et les étrangers en visite. Les femmes, les enfants et les hommes étaient embrochés par le fondement, et lorsque le pieu ressortait par la bouche ou le sommet du crane, on le mettait en terre, alignés avec les autres...

    C'est ainsi que le redoutable Vlad Dracul sema la terreur et détourna quiconque de l'idée de le trahir ou d'attenter à ses jours.

    Le charisme sulfureux du cruel Dracul continua à se propager bien après que celui-ci eut disparu, grâce aux moines qui traversaient régulièrement l'Europe de part en part. Certains chefs militaires reprirent à leur compte son art de la stratégie, espérant chasser aussi brillamment que lui les Turcs hors des frontières. A partir du XVe siècles, d'horribles histoires commencèrent à circuler concernant les pratiques sanglantes de Dracul. Il faut croire qu'un certain plaisir sadique était également partagé par les populations puisque le succès fut immense: on s'arracha, en effet, les toutes premières éditions. Les avis sont partagés quand à savoir si l'on avait eu à faire à un prodigieux chef militaire qui sut narguer et repousser l'envahisseur ottoman comme personne avant lui, ou à un véritable monstre...

    Le prince Dracula, qui régna sur un territoire correspondant à l'actuelle Roumanie, naquit en 1431. L'Europe s'étendait alors de l'océan Atlantique à la mer noire et à la Baltique. L'église était toute-puissante et la société structurellement féodale, même si les nouvelles formes de pensée de la Renaissance imprégnaient déjà les esprits éclairés. Par leur position géographique, la Transylvanie, et la Roumanie étaient particulièrement exposées aux invasions des infidèles attirés par l'Europe centrale. On peut dire que la Roumanie était comparable à ce qu'est aujourd'hui le Moen-Orient, c'est-à-dire une plaque tournante géopolitique d'où pouvaient naître tous les conflits. Les Turcs étaient des envahisseurs extrêmement destructeurs, brûlant et trucidant tout et tous sur leur passage.

    Mircea le Grand était l'arrière-grand-père de Vlad: politicien réputé et conquérant remarquable, il avait établi ses quartier en Valachie, région bordant le sud de la Transylvanie. Pour éviter de se soumettre aux Turcs, Mircea signa, en 1395, un traité d'alliance avec Sigismond de Luxembourg et prit part à la croisade que celui-ci organisa contre les Ottomans.

    En ce temps-là, on avait l'habitude d'envoyer les fils des familles nobles pendant quelques années chez d'autres princes, afin d'y parfaire leur éducation. Mircea envoya donc Vlad, le père de Vlad Dracul, héritier du trône, à la cour de Sigismond. C'est là que Vlad fut accueilli au sein de l'Ordre du Dragon, ordre germanique de chevalerie fondé par le Saint Empire romain en 1387 et destiné à combattre les Turcs. Comme beaucoup d'ordres religieux et chevaleresques, ses objectifs étaient de protéger le roi et sa famille, de défendre l'empire, la foi catholique, les femmes et les enfants, et bien évidemment de chasser les Ottomans. C'est en 1431, année de naissance de Vlad Dracul, que son père devint chevalier de l'Ordre du Dragon. Lorsqu'il revint au pays, sa cour et ses boyards le surnommèrent " Dracul " , en hommage au prestige que leur prince avait acquis en devant chevalier de l'Ordre du Dragon. Le peuple, ignorant ces subtilités honorifiques et ne remarquant que l'emblème d'un dragon, assimila " Dracul " à " Diable " , le mot roumain Drac signifiant aussi bien le dragon et le diable...

    Aussitôt chevalier de l'ordre, celui-ci prêta serment d'allégeance à l'empereur, ce qui lui valut de recevoir un état-major et d'être reconnu comme prince de Valachie. Mais il n'entra pas immédiatement en possession du trône, alors occupé par son demi-frère Alexandru Aldea. Selon la loi valaque, c'est le fils aîné du prince, qu'il soit légitime ou non qui doit lui succéder. Il dut donc se contenter d'un gouvernement militaire en Transylvanie, avec pour mission de surveiller les régions frontalières. Il s'installa dans la forteresse de Sighisoara, en raison de la position stratégique exceptionnelle qu'elle occupait. C'était une place forte remarquable. Équipée de murailles de pierre et de brique d'une épaisseur peu commune, qui s'étendaient sur une distance de 1 kilomètre, elle venait d'être consolidée pour mieux résister à l'artillerie turque. De plus, elle bénéficiait d'impressionnants donjons intérieurs, chacun étant couronné de quatorze créneaux portant respectivement le nom de la corporation qui en avait financé la construction. C'est ainsi que l'on trouvait la donjon des tailleurs, des joailliers, des orfèvres, etc. L'ensemble de la bâtisse était imprenable.

    Il n'avait qu'un idée en tête: reconquérir ce qui, selon lui, lui revenait de droit, à savoir son trône de Valachie. En 1434, considérant qu'Alexandru entretenait de trop bonnes relations avec les Turcs, Sigismond ordonna à Vlad de rassembler son armée en Transylvanie et d'envahir la Valachie pour son propre compte. Il battit les Turcs en 1436 et entra dans Targoviste, la capitale de Valachie, et il s'empara du pouvoir avec la bénédiction de l'Empereur.

    Les tout premiers princes de Roumanie partageaient avec les Ottomans une certaine " philosophie de harem " ; ils ne faisaient guère de différence entre épouses légitimes et concubines puisque le seul critère de succession était le sang royal paternel. Vlad engendra trois fils illégitime, le deuxième étant Dracula, Vlad Dracul l'Empaleur. Le nom " Dracula " , adopté par Bram Stocker et bien d'autres,est simplement formé du mot " dracul " , auquel on a ajouté le suffixe " a " , signifiant " fils de ".

    Dracula fit ses classes comme apprenti chevalier, et reçu également un enseignement en sciences politiques dont les principes de base étaient d'inspiration " machiavélique ". Cela influença et modela fortement l'esprit du jeune Dracula. L'on rapporte que, dès son plus jeune âge, Dracula avait développé des goûts morbides: il suivait avec fascinations les prisonniers qu'on emmenait jusqu'au donjon des joailliers, où ils étaient pendus. En 1437, Sigismond, roi de Luxembourg et protecteur de la famille Dracula, rendit son âme à Dieu et, du même coup, la Valachie à l'arbitraire des attaques ottomanes. C'est pourquoi Vlad Dracul signa aussitôt un traité d'alliance avec le sultan Murad II de Turquie. Il semblerait même qu'il dût souvent accompagner Murad lors de ses raids en Transylvanie, en se livrant lui-même à la tuerie et au pillage, brûlant tous les villages, ce qui contribua à forger la réputation sanguinaire de la famille Dracula.

    A la mort de son père, le jeune Dracula fut emmené comme captif chez les Turcs, où il servit en tant qu'officier dans l'armée. Durant cette période de sa vie, il eut tout le loisir de se documenter sur les moyens de torture utilisés par les Turcs sur leurs prisonniers de guerre. Mais, en dépit des enseignements qu'il pouvait recevoir, Dracula demeurait prisonnier du sultan, et il rêvait de Valachie, exactement comme en avait rêvé son père. Il décida donc de s'enfuir et de demander protection à l'État voisin de la Valachie, la Moldavie, où il espérait rassembler une armée pour conquérir son trône. Après quelques tentatives infructueuses, ses efforts furent finalement couronnés de succès: Dracula devint prince de Valachie en 1456, à l'age de 25 ans. L'avènement de son règne coïncida avec le passage d'une comète dans le ciel de l'Europe. Dracula y vit la marque bénie de la destinée et les débuts particulièrement prometteurs de son pouvoir: il fit donc graver la comète sur une face de sa monnaie, l'autre arborant l'aigle emblématique de la Valachie.

    Dracula s'établit à Targoviste, qui devint aussitôt la capitale politique, sociale et culturelle de son pays. Son palais était de proportions modestes, dominé par un beffroi d'où l'on pouvait parfaitement surveiller les alentours, notamment les mouvement des armées turques, mais surtout les exécutions qu'il avait ordonnées et qui se tenaient dans la cour, sous ses fenêtres. Les boyards (la noblesse terrienne) formaient traditionnellement le conseil de Valachie, dont le prince lui-même dépendait pour les décisions finales, surtout en matière de justice et d'administrations .De ce fait, ils étaient plus puissants que leur souverain, et c'est pourquoi le trône de Valachie connaissait une grande instabilité, chacun des princes qui défilaient ne parvenant pas à se maintenir en place plus de deux ans. Dracula allait mettre bon ordre à cette situation, en brisant de façon spectaculaire la puissance et l'arrogance des boyards, et en centralisant son gouvernement. Ce faisant, il assouvissait une également une vengeance: c'était ces mêmes boyards qui avaient éliminés un de ses frères en le brûlant vif...

    Les plus anciennes chroniques roumaines relatent ainsi les événements survenus au printemps 1457:

    Il découvrit que les boyards de Targoviste avaient brûlé vif un de ses frères. Pour en savoir d'avantage, il fit exhumer son frère, qu'on trouva gisant face contre terre. Aussi, le jour de Pâques, alors que tout le monde festoyait et dansait, il les fit encercler... et les mena, avec femmes et enfants, tous vêtus de leurs habits de fête, à Poenari, où ils furent mis aux travaux forcés jusqu'à ce que leurs vêtements tombassent en lambeaux et qu'ils apparussent nus.

    Dracula ordonna de crier par tout le pays que les vieillards impotents, les malades, les estropiés, les pouilleux, les aveugles et les vagabonds étaient tous conviés à un grand festin offert par le prince à Targoviste. Le jour dit, la ville se mit à grouiller de tout ce que le royaume pouvait contenir de gueux, de pauvres et de bancals. On crut étouffer sous le nombre. Les serviteurs du prince distribuèrent des habits neufs à chacun, puis conduisirent tout ce petit monde dans une grande maison où des tables avaient été dressées. Les mendiants s'émerveillèrent de tant de générosité et disaient entre eux: " Le prince a du être touché par quelque grâce. " S'étant attablés, que croyez-vous qu'ils virent devant eux? Un repas royal, avec des vins fins et des viandes succulentes qui laissent la panse repue et la tête lourde. La somptuosité de ce banquet devint légendaire. Tous bâfrèrent et burent plus que de raison. La plupart étaient ivres morts et ne pouvaient articuler un mot intelligible lorsque, soudain, des flammes et de la fumée s'élevèrent de toutes parts. Le prince avait donné l'ordre d'incendier la maison. Les mendiants se ruèrent alors sur les portes, mais elle étaient verrouillées. Les flammes progressaient comme des dragons flamboyants, les dévorant au milieu des cris, des hurlements et des gémissements d'agonie. Les supplications n'eurent aucun effet, le feu continua à tous les engloutir. Ils tombaient les uns sur les autres, ils s'étreignaient désespérément, appelaient à l'aide, mais nulle oreille humaine ne pouvait les entendre. Ils se tordaient dans les pires tourments. Le feu en étouffa certains, en réduisit d'autres en cendres, mais grilla le plus grand nombre d'entre eux. Quand l'incendie prit fin, il ne restait plus âme qui vive au milieu des ruines.

    Voici ce que ce que nous rapporte un manuscrit russe de l'ambassadeur Kouritsine:

    ...un été et sur son ordre péremptoire, on dressait la table de Vlad Drakul et on lui servait son repas au milieu des cadavres empalés. Émule d'Assurbanipal, il lui était agréable disait-il, de manger et de boire parmi ceux qu'il délivrait quotidiennement du fardeau de la vie. Un jour, l'un de ses échansons, qui ne supportait pas l'odeur des corps en décomposition, se boucha le nez et se détourna. Mal lui en prit. Le maître lui demanda la raison d'un tel geste. " C'est que, bredouilla l'autre, je ne supporte pas la puanteur. " Dracula fit dresser un pieu deux fois plus élevé que les autres et ordonna qu'on y empalât l'échanson. " Ce pieu, dit-il, t'élèvera au-dessus de ce bas monde et de la sorte, l'odeur ne t'atteindra point. "

    La terreur qu'inspirait la menace


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  • Véritable guide de l'Inquisition, il fut conçu pour faciliter la recherche, l'identification, la poursuite et l'exécution de dizaines de milliers de sorcières sur le bûcher, après avoir subi les tortures les plus extrêmes.

    C'est ainsi que des dizaines de milliers (voire des centaines de milliers) de personnes (principalement des femmes) furent légalement assassinées pour nulle autre raison qu'une simple particularité : vivre seule - maladie mentale - culture d'herbes médicinales... ou marginalité.

    Divisé en trois parties, le Malleus Malificarum, probablement l'un des écrits les plus imbibés de sang de toute l'histoire de l'humanité, précisait règles et procédures par lesquelles les suspects devaient être identifiés, dénoncés, interrogés, torturés, puis mis à mort quand la " culpabilité " était décrétée.


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  • Une nuit, alors que la comtesse s'apprêtait à se coucher, elle découvrit une étrange tache marron quelque part sur son ventre. Elle donna l'ordre à ses servantes de la frotter, avec de l'eau froide, puis avec de l'eau chaude. Mais ils eurent beau essayer, la tache ne disparaissait pas. Le lendemain matin, la comtesse était très ennuyée. Loin d'avoir disparu, la tache semblait s'être un peu agrandie. On envoya chercher un homme de médecine. Il osculta la comtesse et examina longuement la tache. Il remua la tête, s'éclaircit la voix et déclara solennellement que la dame souffrait de la lèpre. En entendant cette fâcheuse nouvelle, la comtesse agrippa le bras du docteur et lui glissa à l'oreille qu'elle ordonnerait à ses serviteurs de l'écorcher vif s'il ne trouvait pas un moyen de la guérir.

    Peut-être est-ce cette menace qui inspira au physicien désespéré de suggérer le remède suivant. Il n'y avait qu'une chose, dit le médecin, qui pourrait guérir la comtesse de cette terrible maladie. Un seul moyen de se débarasser de la lèpre. Elle devait se baigner dans du sang humain et frais. C'est ce qu'elle fit...

    A partir de ce jour, des enfants commencèrent à disparaître dans toute la région. Et dans les villages de la Vallée de Sioule, on murmura bientôt que la comtesse de Deux-Forts était un ogre diabolique qui mangeait les petits enfants. Guillaume VIII, le comte d'Auvergne, décida de rapporter ces rumeurs dérangeantes au Roi. Les authorités religieuses de Clermont firent de même. Une enquête mit à jour les crimes sanglants de la comtesse. Son procès commença peu après. Le docteur et tous les serviteurs furent condamnés à être pendus. Quant à la comtesse, elle fut écartelée par quatre chevaux.

    Après cela, une croix de pierre fut érigée pour marquer l'endroit où elle fut exécutée. Elle est maintenant appellée "la Croix de Male Mort". Malheureusement on ignore le nom de cette comtesse et les dates précises auxquelles aurait pris place cette histoire.


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  • Lors de son interrogatoire Ficzko déclara :

    Elles attachaient les mains et les bras très serrés avec du fil de fer, et les battaient à mort, jusqu'à ce que tout leur corps fut noir comme du charbon et que leur peau se déchirât.
    Dorko quant à lui déclara :

    Les doigts étaient coupés un à un avec des cisailles, Ilonna apportait du feu, faisait rougir les tisonniers, les appliquait sur la figure, le nez, et la bouche.
    Quelquefois les filles étaient laissé sans nourriture et sans eau durant plusieurs jours.
    Ilona donne des précisions :

    La maîtresse avait fait chauffer à blanc une clé et brûlé grâce à elle la main des jeunes filles. Elle faisait de même avec des pièces de monnaie que les jeunes filles avaient trouvées sans les rendre à la maîtresse.


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