• Erzebet est issue d'un mariage consanguin entre Anna (soeur d'Etienne Bathory) et son cousin György Bathory. Ils eurent quatre enfants : Istvan un fou sadique, Erzebet et deux autres filles, Sophie et Claire. Elle naquit en 1560. On sait que son enfance ne fut pas des plus heureuses, dans le climat morbide de châteaux où l'on entendait le cris des victimes des luttes turco-hongroises.

    A 11 ans, elle est fiancée à Ferencz Hadasdy, issu d'une grande famille hongroise. Ferencz est né le 6 octobre 1555 et porte le titre de "Prince Noir" pour sa bravoure au combat devant l'ennemi turc. L'usage voulut qu'Erzebet soit élevée par sa future belle-mère, une femme pudibonde qui la privera des joies de l'enfance, l'assommant de saintes lectures et de prières. Le mariage a lieu quatre ans plus tard en mai 1575, unissant deux des plus grandes familles du pays.

    Les jeunes mariés s'établissent à Csejthe, château sombre et lugubre au sommet d'une montagne désertique. C'est là qu'Erzebet passera la plus grande partie de son existence tandis que son époux part combattre l'envahisseur. Elle s'ennuie, seule et abandonnée. Il est possible qu'elle trompa son mari car pendant son procès, ses tendances homosexuelles sont mises au grand jour. Les premières manifestations de sa cruauté prennent déjà place du vivant de son mari. Une parente de ce dernier fut dévêtue, enduite de miel et abandonnée une journée et une nuit dans le jardin en proie aux insectes.

    1579, sa belle-mère meurt, c'est de cette époque que date le seul portrait, aujourd'hui disparu, de la comtesse. Elle se rend plusieurs fois à Vienne et le surnom de Blutgräfin (comtesse sanglante) commence à circuler. On raconte des histoires de sang coulant dans la capitale, de cris de filles assassinées. On ne sait pas ce qui poussa Erzebet à assassiner des jeunes filles mais l'histoire la plus connue est qu'ayant remarqué l'effet régénérateur du sang d'une servante sur sa peau, elle aurait souhaité maintenir sa jeunesse en se baignant dans le sang humain.

    Vers la fin du XVIème siècle, les époux Bathory acquièrent une vieille bâtisse, c'est à cette époque que s'accrut véritablement la violence sadique d'Erzebet. Des dizaines de jeunes filles sont saignées dans ses murs, ainsi qu'en son palais de Vienne. Ses aides Ilona et Darko jettent chaque matin des baquets d'eau rougie dans la rigole.

    Pourtant, trois enfants naissent à cette période et Erzebet reste une mère aimante et attentive.

    A cinquante ans, aux dires des témoins, elle présentait un aspect de jeunesse presque effrayant, une pâleur laiteuse qui fascinait et épouvantait à la fois.

    Le 4 janvier 1604, son époux meurt sur le champs de bataille, Erzebet est de nouveau seule et veuve. Dès lors, elle se montrera impitoyable. Ses complices redoublent d'efforts pour apporter d'autres victimes, en échange de nourriture ou de récompenses. La rumeur gronde, trop de filles disparaissent...

    Noël 1610, des personnalités avaient demandé asile à Erzebet. Parmi eux se trouvaient l'empereur d'Autriche et le palatin György Thurzo. En réalité, ayant tellement entendu de rumeurs au sujet de la comtesse, Thurzo se livrait à une enquête, il interrogeait, il cherchait. Vienne l'autorise enfin à une perquisition. Le 30 décembre 1610, le comte Thurzo et une compagnie de soldats et de gendarmes investissent le château au moment même où se déroule l'une de ces orgies sanglantes. La fouille est accablante, des corps en grand nombre, du sang, l'horreur... Dans une cellule, on trouve des femmes vivantes, torturées, qui attendaient les prochaines séances de massacre avec pour seule nourriture la chair grillée de leurs compagnes. On découvre, dans l'appartement d'Erzebet, des pentacles et tout un appareil pour des messes impies ainsi que des escaliers secrets menant à des cachots ou à la salle de torture.

    Thurzo, en tant que cousin des Bathory, fait tout son possible pour que le procès soit discret, dans l'intérêt des descendants. Le Roi n'approuve pas et le procès se déroule à Biese entre les 2 et 7 janvier 1611. Erzebet Bathory fut condamnée à être emmurée vivante dans la grande tour de son château de Csejthe. Elle vécut trois ans et demi dans l'obscurité avant de mourir le 21 août 1614. Deux témoins attestent de sa mort.


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